Wednesday, 30 July 2014

Le rôle du cinquième chapitre dans le Supplément au voyage de Bougainville (selon moi)

1. Le rôle du personnage A serait d’être un éducateur pour le personnage B. Trois indices poussent vers cette thèse. Le premier indice est la première réplique du personnage A « Quoiqu’un peu modelé à l’européenne » . Le personnage A voit la subtilité du texte qui a des ressemblances aux dialogues philosophiques, dialogue qu’on retrouve en Europe à cette époque. Un instructeur voit ce genre de subtilité, pour pouvoir guider l’apprenant vers une pensée critique. Une pensée critique est « l’art d’analyser et d’évaluer la pensée en vue de l’améliorer. » On comprend alors que l’instructeur à analyser le texte pour venir à la conclusion que le texte lu avec le personnage B ressemble à des dialogues philosophiques européens de cette époque. Le deuxième indice qui indique que le personnage A est l’animateur de la conversation est qu’il pousse le personnage B à se poser des questions pour développer une pensée critique. Il est convenu dans le domaine de l’éducation qu’un bon instructeur pousse son apprenant à développer une pensée critique. C’est en se posant des questions que la pensée critique se développe. C’est ce que le personnage A fait : il pose des questions à son apprenant : « Qu’entendez-vous par des mœurs? » , « le mariage est dans la nature? » ou encore « Si nous leur lisions l’entretien de l’aumônier et d’Orou? » Le troisième indice est qu’il y a une supériorité dans ces deux personnages. Le personnage A semble supérieur au personnage B. La réplique de B « Faut-il vous répondre net? » montre que ce personnage est d’une manière inférieure. Le verbe « falloir » dans cette réplique indique une obligation à répondre. On est habituellement obligé de répondre à un maître de classe par exemple, surtout à cette époque où l’éducation est très conservatrice. Donc, on comprend qu’il y a un jeu de supériorité entre les deux personnages. Alors le rôle du personnage A est celui de l’instructeur et le personnage B est celui de l’apprenant. Donc, on comprend que Diderot essaie de faire la même chose avec son lecteur : soit lui faire développer une pensée critique et ainsi, le faire réfléchir sur les thèmes abordés. 2. L’île de Tahiti est rappelée dans le dialogue entre A et B pour montrer qu’il y règne un équilibre et une harmonie sur cette île. On veut même croire à une certaine utopie lorsqu’A emploie le terme « éloge » pour désigner la description que B fait de l’île de Tahiti. Cette utopie sert de ligne directrice durant le dialogue pour pouvoir critiquer ou juger la société française de cette époque. En effet, en jugeant la société française à travers cette utopie, il est plus prudent pour l’auteur de le faire ainsi. Le dialogue explore plusieurs thèmes grâce aux nombreuses différences entre la société française et l’île de Tahiti. Ces nombreuses différences servent d’excuse pour pouvoir critiquer certaines institutions dans la société. Telle que la religion : « la loi religieuse est superflue » ou le mariage : « Le mariage est-il dans la nature? » . On comprend que le rappel de cette île est un prétexte pour juger la société française, et non de faire l’éloge de Tahiti et ses mœurs. 3. En critiquant les institutions de l’époque, telles que la religion ou le mariage. On comprend que Diderot essaie de faire passer un message à travers le dialogue du cinquième chapitre. Avant de comprendre le message véhiculé dans le dialogue du chapitre cinq, il faut comprendre ce qu’est le matérialisme. Selon la quatrième édition du dictionnaire de l’Académie Française de 1762, le terme matérialisme désigne une « opinion de ceux qui n'admettent point d'autre substance que la matière. » En sachant cela, on comprend que la croyance d’un dieu invisible n’a pas sa place dans une telle croyance. Diderot était l’un de ceux qui avaient de telles croyances. Sachant cela, il est raisonnable de penser que les opinions de Diderot en ce qui a trait au matérialisme se reflètent dans ses écrits. C’est pour l’une de ces raisons que le clergé est critiquer dans cette œuvre, car le clergé croit à un dieu qui est invisible, qui n’est pas fait de matière. Le chapitre cinq est alors important, car il sert en quelque sorte de conclusion à toute l’œuvre, il critique la société française à travers l’utopie présentée. Cette critique vise surtout le clergé, les institutions et les valeurs que la religion a instaurés dans la société française. On remarque cette critique dans le texte sous la forme de questions que le personnage A pose au personnage B. Ces questions sont une suite logique de la lecture de l’utopie présentée pour un individu matérialisme, car il semble insensé pour une personne de ce type de comprendre de façon logique à des institutions ou des valeurs contre les lois de la nature.

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