Wednesday, 30 July 2014

Les fleurs du mal de Charles Beaudelaire

Avant la Première Guerre mondiale, il y a eu l’apparition du courant littéraire du symbolisme. Ce courant littéraire a été introduit en France par Charles Baudelaire. Celui-ci est connu pour son œuvre de poésie Les Fleurs du mal. Comme l’une des caractéristiques du symbolisme est de repousser les frontières de ce qui est moral, Baudelaire a été mis en procès pour son œuvre de poésie. Par contre, dans la communauté culturelle le recueil Les Fleurs du mal ont été acclamé. Charles Baudelaire s’était donné comme mission d’écrire la beauté dans le mal. Alors, est-il juste d’affirmer que Baudelaire a réussi d’« extraire la beauté du mal » dans l’écriture de son recueil. Il est possible que Baudelaire ait réussi la réalisation de son projet si la question est approchée au niveau de son écriture stylistique de son œuvre. Par contre, les thèmes abordés ne démontrent pas la beauté; au contraire, ils sont le contraire de la beauté. Par ailleurs, l’une des caractéristiques du symboliste est que le « beau est toujours bizarre ». D’abord, il faut prendre en considération le premier aspect qui traite de la beauté au point de vue stylistique. Selon le dictionnaire Antidote le beau est « qui fait naître une émotion esthétique favorable, un plaisir admiratif qui plaît à l’œil par l’harmonie de ses formes, de ses couleurs » . Cette définition est transposable à la poésie. Il est possible de voir l’harmonie de ces formes par les règles classiques de la poésie. Dans chaque poème de la section du Vin, nous pouvons lire des alexandrins. Dans le poème « L’âme du vin », on peut lire des alexandrins dans cette strophe « Je sais combien il faut sur la colline en flamme, De peine, de sueur et de soleil cuisant Pour engendrer ma vie et pour me donner l’âme, Mais je ne serai point ingrat et malfaisant » . Dans chaque alexandrin l’hémistiche arrive bien à la sixième syllabe. Le patron des rimes est structuré en rime plate au poème «Le vin des amants », « Aujourd’hui l’espace est splendide! Sans mors, sans éperon, sans bride, Partons à cheval sur le vin Pour un ciel féerique et divin ! » . Ou encore en rime croisée dans le poème « L’âme du vin », « Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles : «Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité, Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles, Un chant plein de lumière et de fraternité» . Puis, il y a des rimes embrassé dans le poème «Le vin du solitaire», «Le regard singulier d’une femme galante Qui se glisse ver nous comme le rayon blanc Que la lune onduleuse envoie au lac tremblant, Quand elle y veut baigner sa beauté nonchalante» . Quant à la nature des rimes, nous pouvons lire des rimes qui sont féminines et masculines qui suivent le patron des rimes du poème. En ce qui a trait à la qualité des rimes, nous pouvons lire dans les poèmes des rimes pauvres dans le poème «Le vin de l’assassin» au vers deux et trois avec les mots : «soûl» et «sou». Ou encore des rimes suffisantes dans le poème «l’âme du vin» au vers cinq et sept avec les mots : «flamme» et «âme». Puis, des rimes riches au poème «le vin du solitaire» au vers deux et trois avec les mots : «blanc» et «tremblant ». Certes les poèmes ne sont pas tous entièrement structurés de la façon expliquée, mais une grande partie des poèmes le sont. Ce qui donne du sérieux et de la beauté dans les poèmes. De plus, en ayant une telle variété de caractéristiques cela donne également une originalité et une beauté aux poèmes. De plus, si nous regardons encore la définition du mot beau dans le dictionnaire nous pouvons retrouver ceci : « Qui fait naître un sentiment d’admiration; qui a une certaine valeur esthétique sur le plan intellectuel » . Baudelaire a réussi à mettre en valeur ses poèmes du côté intellectuel. En effet, nous pouvons retrouver dans ses poèmes plusieurs points de vue sur un même sujet. La partie du Vin dans Les fleurs du mal a comme grand thème le vin. Dans « l’âme du vin » Baudelaire, explique l’utilité du vin dans plusieurs situations. Par exemple, le vin qu’on retrouve à l’église pour l’eucharistie : « Entends-tu retentir les refrains des dimanches Et l’espoir qui gazouille en mon sein palpitant? Les coudes sur la table et retroussant tes manches, Tu me glorifieras et tu seras content » . Le deuxième poème « Le vin des chiffonniers » porte sur la façon dont un chiffonnier se sent lorsqu’il a bu du vin « Il prête des serments, dicte des lois sublimes, Terrasse les méchants, relève les victimes, Et sous le firmament comme un dais suspendu S’enivre des splendeurs de sa propre vertu. » On comprend que le chiffonnier se sent invincible comme toute personne qui aurait bu un peu trop. Le poème suivant « Le vin de l’assassin » concerne ce que le vin pourrait amener à faire à cause d’une dépendance : « L’horrible soif qui me déchire Aurait besoin pour s’assouvir […] Je l’ai jetée au fond d’un puits, Et j’ai même poussé sur elle » . « Le vin solitaire » quant à lui parle du vice que le vin cache comme tous les autres vices qui existent « Le regard singulier d’une femme galante […] Le dernier sac d’écus dans les doigts d’un joueur; Un baiser libertine de la maigre Adeline [...] Tout cela ne vaut pas, ô bouteille profonde » . Puis, « le vin des amants » indique que le vin sert à l’évasion. C’est grâce au vin qu’on peut s’évader : « Ma sœur, côte à côte nageant, Nous fuirons sans repos ni trêves Vers le paradis de mes rêves! » . Le fait que chaque poème démontre une réalité du vin cela démontre un travail intellectuel qui a été effectué par le poète ce qui donne une certaine valeur au travail ou en d’autres termes une certaine beauté au point de vue intellectuel. De plus, Baudelaire a pu illustrer la beauté au point de vue intellectuel par les figures de style qu’il emploie dans chaque poème. Ces figures de style permettent à créer soit une image très forte dans l’esprit du lecteur ou soit des émotions. Dans le poème « l’âme du vin », il y a une prosopopée du vin. Baudelaire ne se contente pas seulement d’une phrase ou deux mais du poème en entier. En effet, nous pouvons voir que le vin dialogue : « Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles : «Homme vers toi je pousse […] Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur! » . De plus, il est intéressant de voir une litote dans ce même poème «Et sa chaude poitrine est une douce tombe» au vers onze. Cette litote permet l’ironie, car l’alcool pour l’homme peut être létal, mais en même temps il est bon d’avoir ce produit dans l’estomac. Quant au poème «Le vin des chiffonniers» on peut lire «Où l’humanité grouille en ferments prageux» est une métaphore. Cette métaphore a pour effet de donner une image très forte au lecteur, car le verbe “grouiller” serait habituellement utilisé pour désigner des parasites ou des insectes. De plus, il y a une figure de comparaison qui compare le chiffonnier au poète «Butant, et se cognant aux murs comme un poète» en utilisant la comparaison Baudelaire veut démontrer qu’il n’y a pas de différence entre les hommes lorsque ceux-ci boivent. Dans le poème “Le vin de l’assassin” il y a un procédé de mot connexe en d'autres mots, il y a des homophones. Au vers deux et trois, on retrouve les mots “soûl” et “sou”, au vers treize et seize il y a les mots “puits” et “puis” et dans les vers vingt-trois et trente-deux il y a les mots “vint” et “vin”. En ayant recours au procédé de l’homophone, le poète démontre un travail consciencieux. Dans le poème «Le vin solitaire », nous pouvons voir une comparaison «Qui se glisse vers nous comme le rayon blanc» qui compare une femme aux rayons de lune. De plus, dans ce poème il y a une hyperbole «Qui nous rend triomphants et semblable aux Dieu! » Cette hyperbole a comme effet de montrer que le vin peut donner accès au paradis et on comprend que le vin donne une sorte de paradis, mais non réelle. Puis dans le poème «Le vin des amants », on a une répétions du mot “sans” : «Sans mors, sans éperons, sans bride » a comme effet de mettre de l’emphase qu’il n’y a pas de véritable cheval. De plus, au cinquième vers il y a une antithèse «Comme deux anges que torture » l’effet produit de cette antithèse est de contribuer à la tonalité polémique. Ces figures de style variées démontrent un travail intellectuel consciencieux. En ayant des figures de style, le poète réussi a donné des images très fortes ou des émotions. En ayant toutes ces caractéristiques : caractéristiques classiques de la poésie, plusieurs avenues à un même sujet et des figures de style contribuent à donner une beauté au poème de Baudelaire. Les thèmes abordés ne démontrent pas la beauté; en effet, ils sont le contraire de la beauté. Selon Antidote, le beau est « caractère de ce qui est moralement admirable » . Les thèmes que Baudelaire exploite ne sont pas “moralement admirables”. Le thème de l’ivresse est exploité dans les poèmes et nous montre les revers de l’ivresse. «Le vin de l’assassin» a comme thème l’ivresse et les crimes. Dans ce poème, le crime est qu’un homme aille tuer sa femme «L’horrible soif qui me déchire […] Je l’ai jetée au fond d’un puits » . De plus, nous pouvons voir que l’ivresse n’est pas moralement respectable dans le poème «Le vin du solitaire » «Le dernier sac d’écus dans les doigts d’un joueur; Un baiser libertin de la maigre Adeline; […] Tout cela ne vaut pas, ô bouteille profonde » . Ces deux poèmes ne sont pas moralement acceptables, car l’alcoolisme est un vice et il est mal vu par la société d’agir ainsi. De plus, Baudelaire atteint à la morale religieuse avec ces poèmes. Le poème «L’âme du vin» prouve qu’il atteint à la morale religieuse soit en associant un champ lexical de la religion à l’ivresse que procure le vin. L’ivresse est un vice que l’église condamne. Le thème de la révolte est exploité dans le poème «Le vin de l’assassin» et dans le poème «Le vin des chiffonniers». On peut comprendre le thème de la révolte avec un champ lexical du pouvoir qui se trouve dans le poème «Le vin des chiffonniers». En effet, un chiffonnier est une personne qui n’a pas de pouvoir dans la société et en ayant un champ lexical comme le pouvoir nous montre le contraire de ce qu’un chiffonnier est. Alors, on comprend ici avec le champ lexical de pouvoir avec les mots : «ses sujets», «serments», «dicte des lois », « sa propre vertu », « arc triomphaux », « la gloire », « or », « les vrais rois » et « Dieu » . Ce champ lexical nous montre que le chiffonnier se révolte par le fait de se prendre pour une personne qui a du pouvoir. De plus, nous pouvons voir le thème de la révolte dans le poème « Le vin de l’assassin ». La première strophe de ce poème nous indique la révolte d’un homme envers sa femme pour pouvoir boire « Ma femme est morte, je suis libre! Je puis donc boire tout mon soûl. Lorsque je rentrais sans un sou, Ses cris me déchiraient la fibre » . En fait, ce thème n’est pas moralement admirable. Le thème de l’érotisme est abordé dans les poèmes « Le vin du solitaire ». Dans les ce poème nous pouvons discerner un champ lexical qui se rapporte à l’érotisme : « femme », « baigner », « beauté », « nonchalante », « baiser », « libertin », « cri », « pénétrants » et « cœur » . Ce champ lexical nous montre que l’un des thèmes abordés dans ce poème est l’érotisme qui dans les années où Baudelaire vivait était un sujet qui n’était pas moral dans la littérature selon l’église. En ayant trois grands thèmes qui ne sont pas moralement admirables, cela nuit à la beauté des poèmes et nous prouve que Baudelaire n’a pas réussi son plan soit d’extraire la beauté dans le mal. Par ailleurs, l’une des caractéristiques du symboliste est que le « beau est toujours bizarre ». Selon Baudelaire, le beau se résume à ceci : Dans un de ses journaux intimes, Baudelaire affirme d’ailleurs avoir trouvé sa définition du beau. Prenant pour exemple un visage de femme, il écrit : « Une tête séduisante et belle, une tête de femme, veux-je dire, c’est une tête qui fait rêver à la fois – mais d’une manière confuse – de volupté et de tristesse; qui comporte une idée mélancolique, de lassitude, même de satiété – soit une idée contraire, c'est-à-dire une ardeur, un désir de vivre, associés avec une amertume refluant, comme venant de privation ou de désespérance. Alors, selon le poète le beau doit être bizarre. Donc il est normal d’avoir des thèmes plus sombres ou marginaux pour parler d’une réalité plus neutre. Par exemple, le vin en soi n’est pas une mauvaise chose, même Baudelaire l’écrit « Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant » . De plus, le vin peut être un moyen de réjouissance « J’allumerai les yeux de ta femme ravie; À ton fils je rendrai sa force et ses couleurs » . Alors Baudelaire parle du beau soit le vin dans le malheur des gens et des thèmes plus ou moins moraux. Alors on peut comprendre que le beau est exploité de façon bizarre. Ce qui amène à dire que le beau doit être montré sous ses deux volets : l’aimé et le détesté comme l’explique Jean Prévost : À la fois l’horreur et le désir, à la fois la haine et l’amour ; cette union des contrastes excite l’invention de Baudelaire. Il est assez commun de haïr ce qu’on a aimé […] Mais il est rare de ressentir ces deux sentiments, dans toute leur force, à la même minute. Il est rare d’évoquer, au milieu des rêves du plaisir, l’image la plus horrible qui puisse traîner au fond des cauchemars. Chez Baudelaire, l’un appelle l’autre. En démontrant le beau ainsi, il est normal de trouver difficile de voir le beau en lui-même. Par contre, même illustré sous ses deux facettes, le beau reste le beau. Comme la partie du Vin est un ensemble et il doit être vu dans son ensemble. On voit une opposition dans les poèmes soit le premier qui parle du vin pour les réjouissances « Tu me glorifieras et tu seras content; j’allumerai les yeux de ta femme ravie; À ton fils je rendrai sa force et ses couleurs » . Puis, dans le poème « Le vin solitaire » on peut comprendre que le vin est un vice « Le dernier sac d’écus dans les doigts d’un joueur; Un baiser libertin de la maigre Adeline » comme toutes personnes qui a un vice le vice n’est que malheur et tristesse. En ayant de telles antithèses dans la partie du vin, cela démontre que Baudelaire est capable de faire ressortir les deux côtés de la beauté. Baudelaire écrira à son éditeur « j’aime les titres mystérieux ou les titres pétards » . Ce qui prouve une fois de plus le bizarre dans le beau chez Baudelaire. En conclusion, on peut comprendre que Charles Baudelaire a réussi à extraire la beauté du mal. Par contre, comme le symbolisme l’indique de façon bizarre. On peut voir la beauté au niveau de la stylistique du poète et le fait qu’il a été capable de démontrer la beauté sous ses deux facettes à la fois. On peut comprendre que Baudelaire était appart des poètes de son temps ce qui lui a valu d’être dans une catégorie à part et ainsi être perçu comme un poète maudit, car il a été au-delà des interdits et des conventions de l’époque. Bibliographie BAUDELAIRE, Charles, «Le vin » dans Les fleurs du mal, Paris, Gallimard, coll. « Folio plus classique », 2004 [1861]. 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